Les évolutions du métier de comptable à l’ère du numérique

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C’est un fait que nul ne peut nier : le monde du travail et plus généralement toutes les entreprises ont été confrontées, à divers degrés, à ce que l’on appelle la transformation numérique. S’il est vrai que l’on entend parler de ce terme depuis des années déjà, il convient néanmoins d’en rappeler le sens. Il s’agit de toutes les modifications survenues grâce à l’apport de la boîte à outils du numérique d’une part, puis d’internet et de ses fonctionnalités d’autre part.

En France, on pourrait dire que cela fait une bonne vingtaine d’années que ce mouvement bouleverse la société, au niveau des relations interpersonnelles notamment, puis les entreprises elles-mêmes. Cela touche à divers degrés à peu près tous les corps de métiers. Les métiers de la comptabilité sont inclus dans le lot, en étant même particulièrement exposés à ces changements profonds. On pourrait même dire que c’est le domaine qui aura vu en premier la transformation numérique, avant tous les autres secteurs de l’entreprise.

Dans notre article, nous allons ainsi relater comment les experts-comptables et comptables ont révolutionné leur propre métier, pour le bien de leurs clients.

La productivité pour tous

C’est un fait : dans les entreprises, c’est d’abord la comptabilité qui aura vu l’arrivée de logiciels qui ont permis une augmentation certaine de la productivité. Comment est-ce possible de parler de productivité, pour un poste qui n’est pas à proprement parler considéré comme étant productif ? Effectivement, un comptable ou un expert-comptable ne génère pas directement un travail qui est destiné à augmenter le chiffre d’affaires. C’est, pour faire simple, de la gestion. Et pourtant, indirectement, c’est le cas : en étant personnellement plus productif, c’est-à-dire pouvoir abattre une charge de travail plus rapidement et efficacement, c’est permettre à l’entreprise qui nous embauche de se passer d’autres postes de comptabilité et, ainsi, faire des économies.


Le métier de comptable ne pourrait cependant se résumer à un simple volume de travail à accomplir par jour. C’est un poste clé, qui ne doit souffrir d’aucune erreur, notamment lorsqu’on participe au rituel biannuel du bilan comptable. Des erreurs ou des oublis peuvent coûter cher par la suite au chef d’entreprise. Un bon comptable se doit donc de réduire ces aléas néfastes, ce que la transformation numérique a su apporter : les logiciels comptables, qui sont des solutions SaaS dématérialisées (au même titre que dans les RH avec les formules SIRH) sont finalement un vrai soulagement pour automatiser des tâches répétitives, peu qualifiées, donc sources d’erreurs humaines.


Cela va même plus loin : les logiciels permettent d’automatiser des opérations mathématiques, la réalisation de calculs complexes et plus largement de pouvoir gérer les comptes. Avec de tels outils, un comptable peut se concentrer alors sur des tâches valorisantes et plus intellectuelles, au lieu de servir de calculatrice humaine. C’est pouvoir mettre en pratique tout un savoir acquis pendant les études et la pratique professionnelle : ainsi, un comptable oriente davantage son métier vers la stratégie plutôt que l’exécution et la répétition. Les entreprises sont ainsi les premières gagnantes, au-delà de l’amélioration des conditions de travail des comptables et experts-comptables. Ne présente-t-on pas désormais ce dernier comment étant le partenaire idéal pour lancer son entreprise, notamment pour ses conseils avisés pour les entrepreneurs, notamment grâce à ses connaissances du tissu économique local ? C’est bel et bien la transformation numérique qui l’aura permis de l’affirmer avec le temps.

Un rythme de travail humanisé

Nous l’avons vu, autrefois un comptable était relégué peu ou prou à un rôle de calculateur frénétique, plongé dans des reports de chiffres à n’en plus finir, devant rechercher et rassembler tous les documents papiers pour ce faire. Harassant et stressant, à n’en pas douter. Surtout en période fiscale, où les cabinets comptables pouvaient facilement crouler sous le travail et, ainsi, générer des chances de faire des erreurs, des oublis ou bien sombrer dans le burn-out.

Les outils du numérique ont véritablement libéré les cabinets comptables, en leur donnant la possibilité d’automatiser ce qui pouvait l’être, tout en pouvant rassembler les documents non plus dans des classeurs, mais sur le cloud. Le tout en connexion directe avec les entreprises qui font appel à leurs services. Bien plus rapide que de rappeler sans cesse par courrier ou par téléphone les entrepreneurs et chefs d’entreprises qui font appel à nos services… Alors que désormais, en un ou deux clics, les documents sont transmis et classés directement dans les logiciels de gestion et de comptabilité.


Les comptables et experts-comptables peuvent désormais souffler et, au risque de se répéter, pouvoir se concentrer sur un autre aspect de leur métier, jadis minoré : le conseil. Ils ne se désignent plus d’ailleurs comme agents de comptabilité, mais comme conseillers. En étant libérés des tâches répétitives, les comptables peuvent enfin mettre l’accent sur le relationnel et le suivi de leurs clients. Maintenant ces métiers peuvent dégager du temps pour suivre l’actualité de leur métier, mais surtout celle concernant le domaine de leurs clients, en analysant mieux les concurrents, l’évolution des marchés, les dernières astuces pour faire des économies au niveau fiscal, etc. Des cabinets comptables n’hésitent plus maintenant à devenir co-acteurs de certaines entreprises, notamment startups, qu’ils suivent : ils prennent des parts dans le capital social de ces sociétés, afin de mieux pouvoir s’engager à leurs côtés. Attention cependant, car le pourcentage autorisé de prise de parts pour un cabinet d’expertise comptable est limité par la Loi.


Afin de conclure, il convient aussi de souligner que les comptables de demain ont plus de temps pour eux afin de se former à autre chose que de la pure comptabilité. En lien avec ce que nous venons d’exposer, il leur est possible de pouvoir combiner leur formation initiale (pouvant aller jusqu’à BAC+8, tout de même) avec des spécialisations plus poussées, par exemple afin de pouvoir suivre mieux les entreprises du numérique. C’est plus stimulant intellectuellement, surtout qu’avec le plus petit niveau de diplôme du secteur (BAC+3, diplôme d’expertise comptable) il est déjà possible aujourd’hui de pouvoir s’occuper de la gestion comptable d’une entreprise, du moins pour l’essentiel. Un bienfait pour le jeune comptable lui-même, qui peut prendre une part active dans la stratégie des entreprises et ne plus, comme autrefois, devoir se cantonner à la seule maîtrise des chiffres et autres bilans.