Comptable et expert-comptable, quelles différences ?

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La comptabilité fait partie intégrante de la vie de toute entreprise, au point qu’une équipe dirigeante, au-delà d’un certain seuil d’activité, ne pourrait envisager d’organiser une société sans une aide spécialisée. Pour cela, il est possible soit de faire appel à un comptable à recruter en interne, soit à un expert-comptable travaillant au sein d’un cabinet, voire à un expert-comptable en ligne aux services 100% dématérialisés. Si leurs missions sont similaires, il existe en revanche de nombreuses différences entre ces deux spécialistes de la comptabilité.

Pour simplifier, les principales dissemblances entre un comptable et un expert-comptable sont concentrées en trois points distincts : tout d’abord au niveau de leur compétence et de leur expérience, puis au niveau des garanties en cas de contrôle fiscal. Enfin le dernier critère relève du coût, qui n’est pas le même.

Des parcours différents pour des besoins ciblés

Le comptable se distingue par la variété des accès disponibles à cette profession, car il peut être selon les cas diplômé en BAC +2 jusqu’à BAC+5, mais aussi l’être à la suite à une reconnaissance de fait de son expérience passée dans le domaine de la comptabilité (VAE).

Son principal rôle est, par exemple, d’assurer la bonne tenue des opérations comptables au sein d’une entreprise, tout en pouvant de temps à autre réaliser un bilan comptable et des déclarations fiscales. Un poste de comptable est souvent salarié de petites entreprises, qui n’ont pas une comptabilité et une fiscalité complexes.

Quant à l’expert-comptable, sa profession est très réglementée dès son accession au titre. Il est tenu de posséder un Diplôme d’Expertise Comptable (ou DEC) qui se réalise en BAC+8, dont trois ans passés en stage dans un cabinet, titre qui est reconnu par l’administration fiscale. Afin de pouvoir exercer, il est tenu de s’inscrire à l’Ordre des Experts-Comptables

(OEC) qui surveille notamment la profession, car son champ d’activité est particulièrement délicat. Non salarié d’une seule entreprise contrairement au comptable, il est forcément un indépendant ou un membre d’un cabinet spécialisé qui s’occupe souvent de plusieurs dizaines ou centaines d’entreprises clientes.

Un cabinet s’occupe d’un large panel de services pour une entreprise, avec des obligations inhérentes à leur profession, par exemple la vérification des comptes,ou encore l’assistance fiscale lors des contrôles. Son rôle est cependant plus large et diffus, en prodiguant également des conseils plus personnels à un chef d’entreprise confronté à des difficultés, ou des questionnements stratégiques sur la direction à prendre pour son business.

controle fiscal expert comptable

Le contrôle fiscal, un passage délicat devant être accompagné

Cela n’arrive pas qu’aux autres : en 2020, ce sont plus de 365 000 contrôles fiscaux qui ont été réalisés par l’administration, c’est à dire en moyenne 1000 par jour, tous secteurs confondus ! De plus, subir un contrôle fiscal ne signifie pas forcément être à l’abri pour les années à venir, il s’agit donc d’être particulièrement vigilant et surtout méticuleux dans la tenue des comptes de l’entreprise.

L’administration fiscale s’attarde sur le bilan comptable de l’entreprise, qu’elle compare aux déclarations faites aux impôts, ou aux déclarations de TVA. Le but affiché est bien évidemment de réduire au maximum les déclarations frauduleuses, puis en cas d’infraction de les redresser fiscalement, voire plus sévèrement en allant jusqu’au niveau pénal dans les cas les plus graves.

Pour détailler, un contrôle fiscal peut se dérouler de deux façons différentes : un contrôle sur pièce en interne, ou une opération de comptabilité en externe. Dans le premier cas, assez fréquent et banal, l’entreprise ciblée n’est nullement avertie du contrôle, qui s’opère en vérifiant simplement la cohérence des déclarations. En revanche, dans l’autre cas, il s’agit pour l’administration fiscale de se déplacer dans les locaux mêmes de l’entreprise, afin de vérifier sur place. Cette dernière est avertie du contrôle et doit déployer les moyens nécessaires pour la bonne tenue du contrôle (préparer les dossiers, présence obligatoire…).

En général, une telle opération en externe est effectuée lorsqu’un doute naît dans l’administration suite à un contrôle sur pièce, ou lors d’une dénonciation par un tiers, mais aussi lorsqu’il y a incohérence quant au chiffre d’affaires déclaré par une entreprise.

Quoi qu’il en soit, un comptable seul ne peut présenter une garantie lors d’un contrôle fiscal, contrairement à la profession d’expert-comptable. Celui-ci est tout d’abord tenu de posséder une assurance de responsabilité civile, ce qui protège ses clients en cas d’erreur grave pouvant impliquer des poursuites financières, voire juridiques, tout en assurant le paiement de l’éventuel redressement judiciaire (mais pas fiscal).

Un coût graduel selon les besoins

Nous l’avons vu, un comptable et un cabinet d’expertise comptable ne remplissent pas les mêmes rôles, ou n’offrent pas les mêmes garanties, bien que leurs attributions peuvent se croiser pour les tâches les plus routinières. Cette différence se ressent sur le coût, avec le premier étant généralement salarié, tandis que le second est payé à la prestation tout en étant hautement diplômé.

Pourtant un expert-comptable peut représenter des économies considérables pour une entreprise, non seulement en étant toujours assuré et en présentant une garantie lors des contrôles fiscaux, mais aussi parce qu’il est avant tout un expert du conseil : il possède toutes les clés pour l’optimisation d’une société, tant sur la fiscalité que sur donner son avis quant aux orientations possibles que peut prendre un entrepreneur pour développer son activité.